Le prix des produits commercialisés dans les rayons des surfaces Monoprix, gérées à parts égales par casino et Les galeries Lafayette ont progressé de 2,3 % ces trois derniers mois : le géant stéphanois de la distribution montre du doigt son co-actionnaire dont il soupçonne les « manuvres en vue de fausser la juste évaluation » de sa participation dans Monoprix.
Plantons d’abord le contexte : l’enseigne Monoprix est détenue à 50% chacun par Casino et les Galerie Lafayette. GL souhaite se désengager du capital en vendant ses parts à son coactionnaire, donc au distributeur stéphanois. Mais ce dernier estime la note trop élevée (700 millions d’euros contre une valorisation à plus d’un milliard).
Prix gonflés ?
Voilà la base du litige : depuis trois mois, les prix ont grimpé de 2,3% dans les rayons de Monoprix.
Selon Casino, ce renchérissement n’est pas dû à l’inflation mais à des « manuvres » opérées par les Galeries Lafayette en vue de gonfler le chiffre d’affaire de Monoprix et d’ainsi réévaluer la cote de sa participation.
D’après Le Monde, qui révèle cette information, Casino aurait adressé une mise en garde au président des Galeries Lafayette, dans laquelle elle dénonce sa gestion de l’enseigne, et notamment sa politique de prix mise en uvre en dehors des règles de la concurrence, estime le distributeur stéphanois.
« Nous savons qu’il ne s’agit que de manuvres de votre part en vue de fausser la juste évaluation, s’il y a lieu, de votre participation » écrit ainsi Casino à Philippe Houzé, actuel président des Galeries Lafayette et de Monoprix.
Litige sur la gouvernance
Et d’inviter son associé à « prendre les dispositions nécessaires et de donner les instructions pour cesser de telles pratiques » faute de quoi Casino mettra « en oeuvre (…) toute action utile pour préserver les intérêts de Monoprix et ses droits d’actionnaire ».
De son côté, Galeries Lafayette parle «d’accusations sans fondement», arguant que les hausses de prix ont démarré dès l’été dernier.
Le mois dernier, Casino a assigné en justice les Galeries Lafayette afin d’obtenir le respect d’un accord entre les deux distributeurs prévoyant, selon le groupe stéphanois, que ce dernier assume la présidence de Monoprix a partir du 31 mars 2012.